Si l’on prend au sérieux le souhait de ne plus nuire au reste du monde, cela implique un renoncement réel — pas cosmétique — à certains piliers de notre mode de vie. Voici les principaux renoncements nécessaires, avec la logique systémique derrière chacun.
🛫 1. Renoncer aux voyages aériens de loisir
Pourquoi ?
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L’aviation est l’un des modes de transport les plus polluants (jusqu'à 250 g CO₂/km/passager).
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Elle est réservée à une minorité mondiale, mais a des effets globaux (climat, bruit, infrastructures invasives).
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Elle renforce le tourisme extractif, qui déstabilise des économies locales et détruit des écosystèmes.
À envisager :
Voyager moins souvent, plus longtemps, ou localement — et bannir les escapades « à rabais ».
📦 2. Renoncer à la consommation de masse à bas prix
Pourquoi ?
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Les objets bon marché sont souvent produits dans des conditions d’exploitation humaine (travail forcé, salaires de misère, sécurité absente).
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Leur cycle de vie est court, leur impact écologique élevé.
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Ils alimentent des chaînes globales très polluantes et impossibles à auditer.
À envisager :
Acheter moins, mieux, local, durable, ou d’occasion. Se détacher du réflexe Am zon/T mu/Walm rt.
🍓 3. Renoncer à l'alimentation hors-saison ou sur-transformée
Pourquoi ?
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Les fraises en janvier, les avocats à l’année, les plats emballés à l’infini viennent de chaînes logistiques destructrices.
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Agriculture intensive, déforestation, surexploitation de l’eau, monocultures sous pesticides = tout cela a un coût humain et écologique ailleurs.
À envisager :
Manger local, saisonnier, simple. Réduire les protéines animales industrielles.
📱 4. Renoncer à la dépendance aux plateformes numériques centralisées
Pourquoi ?
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Google, Meta, Amazon, Microsoft, Apple collectent des données planétaires, centralisent l’information et imposent leur loi.
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Leur modèle repose sur une surveillance massive, l’optimisation de la manipulation comportementale, et des conditions de travail dégradantes (centres d’appel, entrepôts, modérateurs de contenu sous-payés).
À envisager :
Migrer vers des services libres, hébergés localement, ou au moins plus éthiques.
Réduire l’attention volée (TikTok, Insta, scroll infini).
🏘 5. Renoncer à l’habitat énergivore et mal pensé
Pourquoi ?
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L’étalement urbain, les maisons surdimensionnées, le chauffage électrique mal régulé = énormes gaspillages d’énergie.
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La dépendance à la voiture est directe conséquence de ce mode d’habitat.
À envisager :
Penser en termes de mutualisation, isolation passive, sobriété énergétique, villages nourriciers.
💵 6. Renoncer à l’épargne aveugle et aux investissements extractifs
Pourquoi ?
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Les fonds de pension, REER, CELI, etc. sont souvent placés dans des conglomérats destructeurs (énergies fossiles, armes, GAFAM, etc.).
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L’accumulation sans regard moral finance la destruction planétaire.
À envisager :
Investir éthique, local, coopératif, ou simplement se désengager de la logique spéculative.
🎯 En résumé
Renoncement | But éthique |
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Avions de loisir | Réduire l'empreinte carbone et les inégalités écologiques |
Consommation de masse | Briser l’exploitation mondialisée |
Alimentation hors-saison | Préserver les terres, l'eau et les communautés agricoles |
GAFAM et réseaux sociaux | Défendre la souveraineté numérique et l'attention humaine |
Habitat surdimensionné | Économiser l’énergie, favoriser le tissu social |
Épargne spéculative | Ne pas nourrir la machine qu’on dénonce |
Ces renoncements sont radicaux dans leur esprit, mais peuvent se traduire par des gestes progressifs, concrets, positifs.