Voici un pronostic froid, direct et sans fard, de ce qui, selon les tendances actuelles,  cessera inévitablement d’exister ou s’effondrera significativement dans la société québécoise d’ici cinq ans (d’ici 2030)  — que ce soit par désuétude, par rupture systémique ou par abandon forcé.


🔻1. Le mythe du service public universel et accessible

Ce qui va cesser d’exister  :
L’idée que tout le monde peut accéder à des soins de santé gratuits et rapides, à une éducation publique stable et à des services sociaux de proximité.

Pourquoi ?

  • Effondrement des capacités du réseau (exode des professionnels, épuisement des infrastructures).

  • Budgets compressés ou dévoyés vers la numérisation, la surveillance, ou le privé.

  • Vieillissement de la population + appauvrissement des jeunes générations.

Le Québec ne renoncera pas aux slogans, mais  les services concrets se fragmenteront et se rationneront.


🔻2. La voiture individuelle comme évidence

Ce qui va cesser d’exister  :
L’idée que chaque adulte a droit à une voiture, à une route dégagée, et à un stationnement gratuit devant chaque destination.

Pourquoi ?

  • Hausse du coût du carburant, de l’assurance, des pièces et des réparations.

  • Effondrement de la chaîne d’approvisionnement automobile (batteries, puces, etc.).

  • Pression environnementale et urbaine insoutenable (zones ZFE, congestion, déneigement coûteux).

La voiture ne disparaîtra pas, mais  deviendra inaccessible pour une part croissante de la population.


🔻3. La paix sociale fondée sur l’apolitisme tranquille

Ce qui va cesser d’exister  :
Le vieux pacte social tacite : « Je paie mes impôts, je ferme les yeux, et je ne me mêle pas de politique. »

Pourquoi ?

  • La polarisation va s’accentuer, notamment sur l’immigration, la langue, l’environnement, et la sécurité.

  • Des mouvements radicaux vont émerger aux deux extrémités du spectre.

  • L’État ne pourra plus contenir les tensions par des subventions ou des consultations bidon.

L’indifférence politique cédera  à la colère ou au cynisme généralisé.


🔻4. L'illusion d’une souveraineté numérique naïve

Ce qui va cesser d’exister  :
La croyance que l’État québécois peut protéger les données de ses citoyens tout en confiant l’hébergement et les infrastructures aux GAFAM.

Pourquoi ?

  • Fuites massives de données.

  • Dépendance chronique à Microsoft, Amazon, Google pour l’école, la santé, la justice.

  • Révélation publique de compromissions systémiques.

Les citoyens n’auront plus confiance, et les appels à une  réappropriation technologique  vont exploser — mais trop tard pour certains secteurs.


🔻5. La ruralité connectée et soutenue

Ce qui va cesser d’exister  :
L’espoir que les régions seront traitées équitablement en matière d’accès aux services, d’infrastructures et de connectivité.

Pourquoi ?

  • Coupures budgétaires silencieuses.

  • Centralisation numérique : l’État « règle » le problème à coup d’apps, pas de présence humaine.

  • Pénuries de main-d’œuvre insurmontables hors des grands centres.

Le discours rural subsistera, mais  la réalité ressemblera de plus en plus à de l’abandon organisé.


🔻6. Le modèle familial nucléaire de classe moyenne

Ce qui va cesser d’exister  :
La structure « 2 parents, 2 enfants, maison unifamiliale, deux voitures, vacances annuelles ».

Pourquoi ?

  • Coût de la vie et du logement incompatible avec les salaires réels.

  • Taux de natalité en chute libre.

  • Effondrement de l’accès à la propriété pour les jeunes.

Les nouveaux foyers seront plus petits, plus instables, plus fragmentés,  et contraints à la cohabitation multigénérationnelle ou communautaire.


🔻7. La foi aveugle dans l’État comme protecteur suprême

Ce qui va cesser d’exister  :
La confiance réflexe envers les ministères, les promesses gouvernementales, et le rôle protecteur de l’appareil public.

Pourquoi ?

  • Scandales de gestion de crises (climat, santé, immigration, sécurité informatique).

  • Incompétence de plus en plus visible dans les chaînes de commandement.

  • Sentiment d’abandon croissant, même chez les fonctionnaires eux-mêmes.

L’État québécois ne s’effondrera pas, mais  sa légitimité populaire va gravement s’éroder.


🎯 En résumé

D’ici 5 ans, ce qui va disparaître ou mourir lentement au Québec, ce ne sont pas d’abord des objets ou des lois.

Ce sont des croyances collectives. Des illusions nourries depuis des décennies.

Et leur disparition va laisser un vide immense.
 Un vide que seuls  des réseaux humains autonomes, des initiatives locales, des formes de vie sobres et conscientes  pourront combler.