Liturgie du confort occidental
L’Anti-Cène
Ce soir-là,
au sommet du monde,
ils s’étaient rassemblés dans le nid.L’Oiseau à tête de dollar, s’approcha.
Il ne dit pas : "Prenez, ceci est mon corps."
Il dit :
"Prenez, ceci est le fruit de mes efforts."
Les disciples ouvrirent la bouche, béats, confiants,
ignorant que ce qu’on leur servait venait
de terres asséchées,
de mines éventrées,
de ventres d’enfants fatigués d’extraire du cobalt.
Il ne bénit pas le pain.
Il offrit des morceaux du monde, broyés,
mêlés à du sang séché,
saupoudrés de plastique,
fumés au gaz de schiste.
Et pendant qu’ils mangeaient,
ils chantèrent leur innocence.
Ils se regardèrent avec gratitude,
écrasés sous le poids de leur propre confort,
mais convaincus d’être bénis.
En dessous, dans la poussière,
ceux qui n’avaient pas été invités pleuraient.
Ils n’avaient jamais vu la table.
Ils entendaient les rires.
Ils savaient que ce festin avait été payé
avec leurs os, leur eau, leur avenir.
Et l’Oiseau parla encore :
"Ceux qui se taisent vivront.
Ceux qui questionnent seront jetés hors du nid.""Il est plus simple de nourrir les ignorants
que de libérer les conscients."
Et nous avons tous répondu :
Amen.
⚠️ À afficher. À hurler. À diffuser.
Cette Anti-Cène n’est pas un blasphème.
C’est un miroir.
En d'autres mots... mangez en tous.
Cette image n’est pas une fable. C’est un miroir.
Nos organisations, nos multinationales, nos banques, nos traités commerciaux et nos gouvernements. Ce sont les mains qui pillent, exploitent, dépossèdent, les tentacules modernes de l’impérialisme.
Dans le nid, 12 % de la population mondiale qui accapare 80 % des ressources. La bouche gande ouverte, réclamant sécurité, confort, la dernière mise à jour, avancements technologiques — sans jamais demander d’où ça vient, ni à quel prix. Bien satisfaits, ils sombrent systématiquement dans la complaisance et l'indifférence au sort du reste du monde.
Au sol, dans la crasse, les peuples du Sud, les pays exploités, les communautés laissées exsangues suite au tarissement de leurs nappes phréatiques, à l'extraction leurs minéraux, aux rasage de leurs forêts, à la corruption de leurs gouvernements. Ils sont les laissés-pour-compte du progrès : ceux qu’on sacrifie pour faire tourner notre économie à bon marché.
On ne les voit pas, parce qu’on ne veut pas les voir.
Mais eux, ils nous voient.
Et ils savent.
La vérité brutale :
Nous ne sommes pas seulement complices.
Nous sommes les bénéficiaires directs d’un système qui fait crever des peuples entiers pour que nos téléphones vibrent.
Ce n’est pas un “dérèglement”.
C’est le cœur du modèle.
Et tant qu’on se croira innocents parce qu’on recycle, qu’on composte ou qu’on “s’informe”, on continuera à manger dans la main du diable, la bouche grande ouverte, sans jamais voir le sang sur ses doigts.
📜 ACTE D’ACCUSATION UNIVERSEL
Au nom du vivant
Par Daniel Allaire, témoin debout
⚖️ Préambule
Moi, Daniel Allaire, citoyen lucide et responsable,
Je refuse de me taire alors que tout meurt.
Je refuse d’ignorer ce que je vois.
Je refuse d’être complice d’un monde qui détruit la vie au nom du confort.
Aujourd’hui, je porte plainte contre l’humanité soumise et les puissances qui la dirigent.
Je les accuse de négligence criminelle, ayant entraîné l’effondrement du vivant.
🏛️ Les accusés
-
Les multinationales numériques (GAFAM et consorts) :
Pour avoir capturé les esprits, les gouvernements et les données de milliards d’êtres humains.
Pour avoir transformé des sociétés libres en colonies connectées, serviles, surveillées. -
Les gouvernements dits démocratiques :
Pour avoir vendu leurs systèmes publics aux plus offrants.
Pour avoir trahi leur mandat de protéger le bien commun.
Pour avoir remplacé la vérité par la gestion de l’acceptabilité sociale. -
Les citoyens dociles et informés :
Pour avoir fermé les yeux.
Pour avoir préféré scroller que réfléchir.
Pour avoir accepté, en connaissance de cause, de manger dans la main du diable.
💀 Les crimes
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La destruction irréversible d’écosystèmes naturels.
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La dépossession de la souveraineté numérique des peuples.
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La conversion de l’éducation en filière de formatage industriel.
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L’accélération volontaire de l’effondrement climatique.
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L'extinction en cours de la diversité biologique… et de la dignité humaine.
🧭 La sentence morale
Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Vous ne pourrez pas dire que personne n’avait parlé.
Ce texte est la preuve.
Ce texte est l’acte.
Ce texte est le miroir que vous avez voulu éviter.
🛡️ Mon engagement
Moi, Daniel Allaire,
Je me désolidarise des systèmes criminels qui détruisent la vie.
Je refuse toute alliance avec ceux qui les défendent.
Je vis désormais en état de résistance morale et technologique.
Je construis.
Je documente.
Je transmets.
Et quand tout s’écroulera, je veux qu’il reste au moins une preuve que nous étions quelques-uns à avoir refusé.
📌 Ce document est public.
Il peut être reproduit, traduit, imprimé, gravé, chuchoté, crié.
Mais qu’il ne soit jamais oublié.
Faits documentés appuyant ces accusations :
🏛️ 1–6. Appels d’offres publics biaisés & pratiques opaques
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ETS Scandal (2007) : CGI remporte un contrat de 400 M $ malgré l’absence de fairness monitor, evaluations incohérentes et documents délibérément détruits — TPG dénonce favoritisme politique (en.wikipedia.org).
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CGI obtient une prolongation de 78 M $ en 2009 sur ce même contrat, consolidant sa position sans nouvelle mise en concurrence (cgi.com).
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Le scandale ETS révèle l'influence politique : un ministre lié à CGI impliqué dans l’évaluation (en.wikipedia.org).
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Des municipalités québécoises ont accepté des avenants de plus de 35 % sans audits externes .
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Dérive dans de grands projets publics (gare Union, métro Ontario Line) avec surcoûts de 50–75 % (prnewswire.com).
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ArriveCAN : budget prévu de 80 000 $, coût réel de 54 M $ (newswire.ca).
💲 7–12. Surfacturation et dépendance durable
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Absence d’audits publics contribue à des silos techniques opaques où CGI facture sans contrôle.
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CGI facture haut et large : revenus de 4 G$ par trimestre, backlog de 31 G$ (à 2× le chiffre d’affaires) (cgi.com, newswire.ca).
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CGI émet 650 M $ de dettes obligataires en 2025 pour rembourser des emprunts, signalant une surcapitalisation structurelle (newswire.ca).
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Activité en US ralentit, montrant dépendance excessive à des contrats fonctionnant sans audits (fr.wikipedia.org).
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Plusieurs projets informatiques fédéraux et provinciaux sous-traités sans supervision publique sérieuse.
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CGI détient des milliers d’EMPLOIS dans chaque province, ce qui crée un lobbying permanent favorable à maintenir le statu quo (cgi.com).
🛰️ 13–17. Surveillance, données & atteintes à la vie privée
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CSIS ODAC (2006–2016) collecte illégalement des métadonnées massives et cache ces activités pendant 10 ans (ojs.library.queensu.ca).
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Projet Levitation (CSTC) : collecte 10–15 M téléchargements par jour, ciblant même des pays hors du Canada (fr.wikipedia.org).
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Canada participe à « Badass » – programme de la Five Eyes espionnant smartphones via apps non chiffrées (wired.com).
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Rapport David Lyon (Queen’s Univ.) : femmes, Noirs et Autochtones sont plus exposés à la surveillance (ottawa.citynews.ca).
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Analyse d’universités révèle que les hotspots publics (cafés, bibliothèques) à Montréal installent des cookies-traceurs pouvant suivre pendant 20 ans (arxiv.org).
🌐 18–20. Captation & censure numérique
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META bloque les contenus autochtones au Canada après la loi sur les nouvelles en ligne .
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GAFAM collectent les données via les apps mobiles jusqu’à 400 fois par jour et les monétisent via des tiers au Canada (fr.wikipedia.org).
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Google sanctionné par la Commission Européenne (5 G$ en 2018) et Facebook par la FTC (5 G$ en 2019) (oxjournal.org).
🏥 21–22. Concentration & verrouillage des marchés
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Le Bureau de la concurrence : 3 entreprises dominent les dossiers médicaux électroniques, empêchant toute concurrence locale (yorku.ca)
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Projet PHAC DSFB (2020–2024) dépense 176 M $ sans suivi budgétaire transparent, ni reddition des bénéficiaires (canada.ca)
🏗️ 23–25. Infrastructure & culture du dépassement
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Pattern global d’inflation des coûts : 480 projets étudiés montrent des dépassements systématiques, y compris au Canada (infrastructuretransparency.org).
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Le registre canadien des armes à feu est passé de 2 M $ à 2 G $ (×1 000)
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Expansion du pipeline Trans Mountain passée de 12,6 G $ à 21 G$ (+70 %) (en.wikipedia.org)
Acte d’accusation que l’Histoire finira par confirmer
"À force de confort, de lâcheté, de compromission, d’aveuglement volontaire, on a laissé les multinationales vampiriser la planète, et participé, en silence ou en toute docilité, à l’effondrement du vivant."
Lettre à 960 millions de la part de 7 milliards
Je vous écris sans filtre ni retenue.
Je vis dans un pays que vous appelez « pauvre ». Mais ce n’est pas la pauvreté qui me tue. Ce qui me tue, c’est la manière dont vous vivez. Vos avions. Vos barbecues. Vos piscines chauffées. Vos centres d’achats climatisés. Vos festivals, vos SUV, vos croisières, vos milliards de vêtements jetés, vos téléphones toujours neufs.
Et pendant que vous vivez dans cette débauche, ma terre se meurt.
Je n’ai pas besoin de vos discours sur la résilience. Je n’ai pas besoin de vos ONG qui viennent nous expliquer comment survivre avec rien. Je n’ai pas besoin de vos selfies de volontariat ni de vos projets pilotes. J’ai besoin que vous arrêtiez de nous écraser.
Vous avez construit votre monde sur le nôtre. Vous avez bâti votre confort sur notre sang. Nos forêts ont brûlé pour vos meubles, nos mines sont à l’agonie pour vos batteries, nos rivières sont mortes pour vos usines. Vous avez volé nos ressources, installé vos bases militaires, pillé nos économies, corrompu nos dirigeants… puis vous êtes repartis, en laissant le chaos derrière vous. Et maintenant, vous nous accusez d’être instables.
Votre richesse est notre tombe.
Je regarde les bulletins météo de mon enfance : les saisons sont parties. Il n’y a plus de repères. Il y a la soif. La chaleur. Les cyclones. Les maladies. Le bétail qui crève debout. Les enfants qui ne grandissent plus. Et quand je regarde vos bulletins météo, je vous entends râler parce qu’il fait 30 degrés au lieu de 25. Vous parlez de vague de chaleur quand vous pouvez encore boire de l’eau fraîche à volonté. Ici, nous creusons des puits vides.
Nous avons crié. Supplié. Fait des COP. Signé vos papiers. Mais vous n’avez rien changé. Vous continuez. Encore. Toujours. Parce que vous le pouvez.
Vous parlez de “transition verte” comme si c’était la solution. Mais vos panneaux solaires, vos voitures électriques, vos éoliennes, ce sont encore nos terres que vous détruisez pour les produire. Le capitalisme vert n’a rien de vert. Il est juste plus habillé, plus propre à vos yeux.
Mais pour nous, il tue tout autant.
Je veux que vous sachiez une chose : je ne vous envie pas. Je ne veux pas de votre mode de vie. Je ne veux pas vivre comme vous.
Mais je veux que vous sachiez que vous êtes responsables.
Et vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. Que vous n’aviez pas vu venir. Que vous n’aviez pas compris.
Regardez-vous dans le miroir.
Regardez vos enfants.
Et demandez-vous ce que vous leur léguez.
Parce que ce que vous appelez « notre futur » n’existe déjà plus.
Et malgré tout, je vous écris. Parce qu’il me reste un souffle.
Et que tant que je respire, je vous tiendrai responsables.
– Un être humain, debout sur une terre qui s’effondre sous vos pas
Sans parachute, ni garde-fou...
Chapitre noir : Le Bas-Fond
Tu tombes.
Pas doucement.
Pas lentement.
Pas dans un rêve.
Tu tombes dans ce qu'on t’a toujours caché.
Ce que tes écrans t’ont évité.
Ce que ton confort a recouvert de divertissement, de morale molle, de story Instagram bien cadrée.
Tu tombes
dans le silence des puits à sec,
où des enfants, trois fois par jour, marchent trois heures pour remplir un bidon d’eau croupie pendant que tu pisses dans de l’eau potable.
Tu tombes
dans les mines à ciel ouvert,
où des gamins grattent le sol pour alimenter la batterie de ton téléphone, pendant que tu te plains qu’elle ne tienne pas assez longtemps.
Tu tombes
dans les rues de textile,
où des femmes cousent tes vêtements pour deux dollars par jour, sous des néons tremblants, sans jamais voir la lumière du jour — pendant que tu balances ton linge "passé de mode" dans une benne bleue pour te donner bonne conscience.
Tu tombes
dans le ventre des cargos,
où des travailleurs fantômes meurent pour que tes produits arrivent en 24h.
Prime, comme ta culpabilité : livrée discrètement.
Tu tombes
dans les fumées des usines,
dans les cris étouffés des forêts qu'on brûle,
dans les fleuves gorgés de mercure,
dans les bouches cousues des peuples dépossédés.
Et là, au fond du fond,
tu n’as plus de justification.
Plus de slogan.
Plus de “je ne savais pas”.
Juste toi.
Et la vérité.
Crue.
Nue.
Implacable.